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Les scénarios répétitifs : comment en sortir ?

Nous connaissons toutes et tous cette impression d’avoir déjà vécu une même situation par le passé, sans que toutefois tous les éléments soient exactement similaires. Le sentiment de reproduire des actions passées, souvent désagréables ou non constructives, ou de vivre des expériences pénibles ou douloureuses peut donner le sentiment de ne pas avoir la main sur sa propre vie.

Quel est ce phénomène ? Comment l’identifier et le transformer pour plus de liberté ?

Les scénarios ou schémas répétitifs sont des éléments d’une mécanique inconsciente puissante qui constitue chacun.e d’entre nous depuis notre naissance. Celle-ci se construit par le biais de différents processus psycho-émotionnels et aboutit à un système cohérent qui a pour objectif de se maintenir, tout en veillant à la sécurité psychique de l’individu. A la racine de ce système se trouve un code source qui vise à aider la personne à développer une ou plusieurs qualités manquantes dans sa personnalité. Pour ce faire, le code source va générer des situations de vie – les fameux scénarios- afin de pousser l’individu à acquérir cette qualité.

Prenons l’exemple d’une personne qui manque de confiance en soi, sans forcément en avoir conscience. Son code source va alors générer des situations de vie mettant l’accent sur cette absence, plaçant le plus souvent la personne dans la posture de subir et d’en souffrir, sans savoir ce qui se trame. Et on peut ainsi aboutir à ce genre de témoignages : “pourquoi je tombe toujours sur ce type de partenaire ?”, “pourquoi je me sens encore mal dans ce travail, comme dans le précédent ?”, “pourquoi je tombe encore et toujours malade ?”.

L’objectif du code n’est pas de faire souffrir, au contraire, il a pour fonction d’aider la personne, par le biais de ces expériences, à développer la qualité manquante.

Le problème, c’est que le plus souvent, nous n’avons pas conscience de ce phénomène. Et même lorsque l’on est capable de l’identifier, celui-ci tend à se répéter pour nous pousser à évoluer malgré nous.

Alors, quelle est la solution ?

D’abord, il faut pouvoir identifier les situations répétitives. C’est la clé pour comprendre l’architecture du scénario. Par ce moyen, il est alors possible de trouver le point commun et d’émettre des hypothèses quant à la teneur du code source.

Ensuite, une pratique concrète, à répéter dans le temps, est proposée afin de ré-encoder le scénario de façon positive et d’ancrer consciemment la qualité à acquérir dans la psyché et l’ensemble de l’être.

Une fois ceci fait, la personne aura les clés pour comprendre son passé et décider, grâce à un raisonnement éclairé, comment elle souhaite cheminer dans sa vie, hors de toute mécanique inconsciente.

Cet outil passionnant m’a été enseigné par Olivier STETTLER de l’Institut Cassiopée et je le mets en pratique au cours de mes accompagnements, lorsque cela semble être le juste moment pour la personne. Il permet réellement de se reconnecter à sa propre puissance intérieure et d’orienter consciemment ses choix, tout en développant la ou les qualités ciblées par le code source. C’est ainsi un excellent moyen de retrouver sa liberté d’être et d’évoluer vers une meilleure version de soi-même.

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Routines, rituels, comment les comprendre et les utiliser au quotidien ?

Dans les magazines, articles de blog et stories instagram, on voit de plus en plus souvent émerger ces termes de « routines » et « rituels ». Que signifient-ils ? Comment les utiliser au quotidien, au service de notre bien-être ?

Routine. Quand on pense à ce mot, l’expression « métro, boulot, dodo » apparaît bien souvent dans notre esprit. Dans le langage courant, quand on l’évoque, c’est pour faire état d’une situation répétitive, mécanique, sans originalité. La définition du dictionnaire Larousse le confirme et y ajoute un paramètre supplémentaire : la routine induit un état d’apathie, de manque d’innovation. Toutefois, en anglais, cet élément ne figure pas dans la définition, et on peut ainsi comprendre que ce glissement de sens se soit probablement fait au contact de célébrités anglophones partageant leur « morning routine » sur internet, par exemple.

De son côté, le rituel représente un ensemble de pratiques constituant les cérémonies d’une religion, des actes, paroles et objets codifiés et fondés sur la croyance de l’action d’entités non humaines et appropriés à des situations spécifiques de l’existence. C’est également un ensemble de règles et d’habitudes formées par une tradition. On constate avec ce terme une signification empreinte de sens et de connexion avec quelque chose de plus grand que soi. Ainsi, le rituel porte en lui la notion de conscience, de présence. Il se réalise en étant pleinement à ce que l’on fait, sans mécanicité.

C’est donc là que pourrait se situer la différence entre routine et rituel. Le rituel est porteur de sens et de conscience. Il s’invite dans nos vies pour y dessiner des espaces dédiés à nous-mêmes, à notre connexion intérieure.

En pratique, comment réaliser un rituel ?

Un rituel peut être ponctuel, quotidien, prévu ou non. Il est un reflet de qui nous sommes et de notre intention. On peut par exemple concevoir un rituel matinal pour démarrer la journée en conscience, en respectant ses besoins et son rythme personnel, en posant des intentions. Celui-ci peut inclure une activité corporelle douce, un repas adapté à nos besoins, un temps de retour à soi (respiration, méditation etc.), une pratique de gratitude (comme évoqué dans mon dernier article) et une attention portée à chaque étape de notre préparation.

Le soir, c’est un rituel de retour chez soi qui peut être intéressant. Il peut passer par un petit sas de décompression par le lavage des mains qui permet, au-delà de son intérêt hygiénique qu’il n’est plus nécessaire de présenter, un nettoyage énergétique et symbolique intéressant. La dégustation d’une boisson chaude, la pratique d’une activité créative, sportive, de l’écriture, ou encore le changement de vêtements pour des habits plus confortables, peuvent également permettre une transition douce vers la soirée.

Lorsque l’on parle de rituels ponctuels, on peut faire référence à des célébrations en tous genres. Et finalement, sans toujours le savoir, nous y participons toutes et tous lorsque nous nous joignons à une fête d’anniversaire ou au pot de départ d’un.e collègue ou d’un.e ami.e. Ces rituels sont des traditions sociales qui sont considérées comme normales. Mieux, ils sont nécessaires pour marquer un passage, une étape, la clôture d’un chapitre et le début d’un nouveau. Réalisés en groupe, ils permettent de réaffirmer les liens d’appartenance, de se retrouver entre personnes partageant un point commun. 

Il peut également être intéressant d’envisager un rituel pour soi, à réaliser seul.e, pour une raison particulière (célébration d’une nouvelle positive, du passage d’une saison, d’une étape dans un parcours de vie etc.), selon ses propres envies et possibilités, en laissant s’exprimer sa créativité.

Bénéfices des rituels au quotidien

Le premier bénéfice est celui du retour à soi, de l’écoute de ses besoins. Lorsque l’on réalise un rituel, quel qu’il soit, on est en contact avec la part de soi qui sait ce qui est juste et adapté à un moment précis. Plus cette part de soi s’exprime, plus on peut sentir un alignement se faire, un mieux-être se développer.

Ensuite, le fait d’instaurer des moments ritualisés permet d’attirer l’attention sur la notion de rythme, de cyclicité. Notre monde occidental est si déconnecté de la Nature qu’il est difficile d’en percevoir encore les grandes étapes qui la parcourent. Choisir d’inclure consciemment des moments ritualisés dans nos vies permet de se reconnecter à cette notion de temps qui passe, et d’impermanence.

Enfin, lors de certains rituels on peut également contacter une dimension plus spirituelle si c’est notre souhait, et nourrir alors un besoin de connexion avec un espace plus grand que soi.

Le choix des mots est important car il conditionne la façon dont nous mettons nos ressources intérieures à notre service, comme une sorte de conditionnement. En choisissant le terme de « rituel » on se donne plus de chances d’être dans un processus positif et épanouissant, en alignement avec nos besoins profonds.

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Bonnes résolutions ou intentions ?

Le passage à la nouvelle année est traditionnellement le symbole d’un commencement, d’un nouveau chapitre. A celui-ci, on associe fréquemment les fameuses “bonnes résolutions” qui sont une coutume occidentale consistant à prendre un ou plusieurs engagements envers soi-même, dans un but d’amélioration.

Les bonnes résolutions sont souvent comportementales et liées à un mode de vie : on prévoit par exemple de perdre du poids, d’arrêter de fumer, de dépenser moins d’argent, de prendre en main sa santé etc.

Historiquement, cette habitude remonterait à l’époque des Babyloniens de l’Antiquité vers -4000 avant JC. Ceux-ci promettaient alors à leurs dieux, au moment du Solstice, de payer leurs dettes et de restituer les objets empruntés. Les Romains, pour leur part, renouvelaient leur allégeance à l’empereur en promettant d’agir en bons citoyens durant l’année à venir afin de plaire au dieu Janus (d’où vient le mois de Janvier).

Une étude menée par Richard Wiseman de l’Université de Bristol sur 3000 personnes en 2007 a montré que 88% des résolutions de la nouvelle année échouaient. Elles avaient tendance à être mieux tenues lorsqu’elles étaient rendues publiques, ou lorsque l’entourage était présent en soutien mais le pourcentage restait toutefois élevé.

Alors, pourquoi cet échec ?

Derrière “résolutions” se cache en fait le mot “injonction”, c’est-à-dire contrainte, obligation, devoir. Même si nous les prenons volontairement envers nous-mêmes, elles viennent d’une part de notre psyché que l’on pourrait appeler le “juge” qui nous évalue, nous critique et nous sentence. De ce fait, c’est finalement un peu sous la contrainte d’une partie de soi que l’on décide de telle ou telle résolution. Et l’on sait généralement que la contrainte ne permet pas vraiment l’efficacité ou la réussite…

A l’inverse, lorsque l’on parle d’intention, on allège beaucoup le processus et l’on ouvre l’horizon. On parle de regard positif sur soi, de bienveillance et de douceur. Poser une intention, c’est y mettre sa volonté, certes, mais c’est y ajouter du cœur, de l’espoir, et aussi pourquoi pas, un peu de magie. Lorsque l’on pose une intention, on en appelle à une part de soi qui aspire à une amélioration de nous-mêmes pour nous-mêmes, et non en réaction à un idéal présupposé et fantasmé.

Comment formuler une intention ?

Une intention doit être courte, claire, formulée sans négation ni formule contraignante. Ainsi, “arrêter de fumer” pourrait se transformer en “je pose l’intention de prendre soin de ma santé” et “dépenser moins d’argent” pourrait devenir “je pose l’intention de regarder où vont mes dépenses et de ne garder que celles qui sont justes et nécessaires pour moi”.

Ce ne sont que des exemples, et il est important que l’intention formulée soit personnelle et ressentie par la personne comme évidente. Cela se peut se percevoir dans le corps, quand les mots résonnent au plus près, et c’est alors la confirmation que l’intention est exprimée de façon juste.

Grâce à ce changement de regard bienveillant et positif porté sur les engagements que l’on prend envers soi, on peut alors se laisser aller dans la joie à travailler pour un mieux-être et une évolution juste.

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Les émotions : les comprendre et les apprivoiser pour mieux s’en servir

C’est devenu une mode, une tendance de plus en plus partagée :  on entend en effet beaucoup parler de la “gestion des émotions”, de ne pas “se laisser contrôler par ses émotions” et, plus récemment, “d’accueillir ses émotions”. 

Il est intéressant de creuser un peu pour voir ce qui se cache derrière…

Mais, pour commencer, qu’est-ce qu’une émotion ?

Du latin emovere, dont le e signifie “hors de” et movere “mettre en mouvement”, une émotion est une sensation à la fois psychologique et physique qui naît à l’intérieur du corps. Elle trouve son origine dans une pensée, elle-même liée à un événement, qu’il soit intérieur ou extérieur à soi.

Son rôle est de transmettre un message en mettant en mouvement la conscience, puis de sortir du corps, une fois celui-ci entendu. En ce sens, on peut dire qu’elle est un système d’information de la vie psychique.

Les êtres humains partagent 4 émotions de base : la joie (qui est présente chez le bébé, dès la naissance), puis la peur, la tristesse et la colère, qui se construisent au contact de l’environnement et des figures d’attachement durant l’enfance.

Les sentiments quant à eux sont appris socialement et sont des combinaisons de plusieurs émotions, à des degrés différents, permettant de créer des expériences différentes.

A quoi sert une émotion ?

Une émotion a pour fonction d’informer sur l’état de satisfaction des besoins internes. Une émotion dite positive informera que ceux-ci sont nourris, alors qu’une émotion négative indiquera qu’un besoin n’est pas satisfait.

Chaque émotion a elle-même une polarité positive et une polarité négative. Si l’on prend l’exemple de la colère, émotion dite négative, mal-aimée dans nos sociétés et souvent réprimée à tort, elle peut avoir comme polarité positive d’aider la personne à s’affirmer, à poser ses limites. Dans sa version négative, elle peut mener à la violence physique ou psychologique. Dans les deux cas, elle délivre un message : un besoin intérieur de la personne ne se trouve pas assouvi. Ce peut être un besoin d’écoute, d’empathie, de considération, de confiance…et cela se traduit par une pensée qui va entraîner la naissance et la diffusion de la colère dans le corps et l’espace mental.

Ainsi, l’émotion est légitime, comme tout ce qui se passe à l’intérieur de soi. 

Comment répondre – et non réagir- à une émotion ?

La différence entre la réponse et la réaction réside dans la conscience que l’on met à agir. La réaction est automatique, rapide, sans recul là où la réponse fait appel au discernement, à l’analyse et à l’action choisie.

L’idée est donc de répondre à son émotion et pour cela, quelques étapes-clés peuvent être intéressantes à observer.

  1. Etre à l’écoute de l’émotion : observer comment elle se manifeste dans le corps, quelles sont les images qui se présentent, quelles pensées viennent s’y ajouter.
  2. Laisser l’émotion se déployer : accueillir sa présence en observant sa provenance et ses effets.
  3. Ressentir pleinement l’émotion, elle est légitime.
  4. Nommer l’émotion, et pour cela, développer son vocabulaire émotionnel afin de rendre plus fine l’analyse ultérieure.
  5. Identifier le besoin sous-jacent.
  6. Vérifier les perceptions et les hypothèses, nuancer la pensée.
  7. Exprimer l’émotion en informant autrui de ses besoins et de leur importance.
  8. Répondre au besoin que l’émotion signale.
  9. Remettre l’émotion à sa place et s’en détacher.
  10. Reconnaître les émotions des personnes importantes autour de soi.

L’émotion, qu’elle provoque un vécu agréable ou non, a donc une fonction importante d’information. Une fois conscientisée et traitée, elle permet une réponse adaptée et la résolution d’un manque de satisfaction d’un besoin. L’enjeu parfois délicat est de se laisser traverser par l’émotion sans s’y identifier, de ne pas se réduire à elle, en l’accueillant simplement et en l’observant.

L’émotion représente donc une précieuse aide dans la compréhension de soi-même, vectrice de transformation, mais également dans la compréhension d’autrui. Elle permet ainsi d’initier un dialogue basé sur la confiance et l’écoute mutuelle qui est source de relations harmonieuses et épanouissantes.

Il n’y a plus qu’à changer de regard sur les émotions, et à les considérer comme de précieuses alliées, disponibles à tout moment pour nous informer de notre état intérieur dans le but d’un mieux-être en soi, et avec les autres.

Ai-je besoin de commencer une thérapie ?

Cette question, beaucoup d’entre nous se la posent, et à juste titre. Depuis plus d’un an maintenant, nos vies ont été bouleversées à de nombreux niveaux, parfois à un point que nous n’aurions pas pu imaginer auparavant. Ces événements extérieurs ont parfois pu impacter significativement l’équilibre psychique de certaines personnes, fragilisant ainsi leur rapport à elles-mêmes, aux autres, et à la vie en général. Que ce soit en réaction à cette situation extraordinaire ou pas, cette question à le mérite de se poser : ai-je besoin d’entreprendre une thérapie ?

Le plus souvent, le point de départ à ce questionnement est un mal-être. Qu’il soit physique (stress, sommeil perturbé, rapports déséquilibrés à l’alimentation, maladies psychosomatiques…), émotionnel (difficultés dans le vécu et l’expression des émotions…) ou psychologique (estime et confiance en soi, scénarios répétitifs, événements de vie difficiles…), c’est cet état de déséquilibre qui induit un questionnement constructif et salutaire.

En effet, c’est en ayant la prise de conscience que quelque chose dysfonctionne, c’est-à-dire en sortant du déni, que l’on peut se donner le choix de passer à l’action, quelle que soit l’approche.

Une fois le constat fait, et la décision d’agir prise, un phénomène peut toutefois se produire et venir entraver la volonté de changement : les résistances

Celles-ci sont des mécanismes psychologiques puissants et inconscients qui peuvent se déclencher lorsque l’on décide de travailler sur soi, leur but étant que rien ne change.

Quelques résistances habituelles 

  • “ Je n’ai pas de vrais/gros problèmes. Il y a pire que moi.” 

Ce mécanisme tend à minimiser le besoin sous-jacent, à détourner l’attention de l’objectif que l’on s’était fixé initialement en se comparant aux autres. 

Moyen possible de s’en extraire : il y a toujours mieux ou pire que soi quel que soit le domaine, ce n’est pas une raison objective pour ne pas passer à l’action. Cette attitude pousse à l’immobilisme qui peut parfois être juste, et parfois bloquant. Il peut alors être intéressant de clarifier le besoin : en quoi ai-je besoin d’aide ?

  • “ Je n’ai pas envie de passer pour un.e égoïste. J’ai peur de me centrer sur moi.”

Ici, plusieurs phénomènes entrent en jeu : l’auto-jugement négatif (si je me donne de l’importance, je suis égoïste) et l’amalgame (être égoïste c’est ne pas penser aux autres).

Moyen possible de s’en extraire : prendre soin de soi n’a rien à voir avec le fait de ne pas se préoccuper des autres. C’est effectivement se donner du temps pour aller mieux et apprendre à se connaître, ce qui aura pour conséquence naturelle d’être plus authentique et en meilleures relations avec les autres.

  • “Je n’ai pas envie qu’on pense que je suis au fond du trou, ça va!”

Là aussi c’est le regard que peuvent porter les autres sur la décision de débuter un travail sur soi qui entre en jeu. Ce poids du regard pourrait d’ailleurs constituer en lui-même un motif de consultation. Et effectivement, une bonne partie des personnes qui débutent une thérapie ne sont pas forcément au plus mal…mais cela signifie-t-il qu’il faut attendre le point de rupture avant de prendre soin de soi ?

Moyen possible de s’en extraire : évaluer les bénéfices/risques à rester dans la situation actuelle. Y a-t-il plus de raisons de travailler sur soi ou de rester dans le même fonctionnement ?

  • “J’ai des amis et une famille qui me soutiennent, ça me suffit.”

Dans certains cas, le soutien des proches peut suffire à traverser une période délicate. Toutefois, il est à garder à l’esprit que ceux-ci ne sont pas objectifs et qu’ils ont, par nature, un lien affectif qui peut biaiser l’aide apportée. Là aussi, il s’agit d’un mécanisme qui pourrait s’apparenter à de la minimisation, associé à un manque de clarté sur le besoin sous-jacent.

Moyen possible de s’en extraire : clarifier le besoin : ai-je besoin d’un soutien ponctuel et affectif de gens qui me connaissent pour traverser une épreuve, me rassurer, me redonner confiance ? Ai- je besoin d’un regard extérieur bienveillant et professionnel pour m’accompagner dans une phase difficile, apprendre à mieux me connaître et évoluer vers un mieux-être global ?

  • “C’est trop cher !”

Le contexte socio-économique actuel alimente effectivement ce mécanisme de défense chez certaines personnes. Les accompagnements thérapeutiques ne sont en effet pas encore remboursés par la sécurité sociale et restent aux frais des consultants ce qui peut constituer un investissement important. 

Moyen possible de s’en extraire : considérer l’argent investi comme un engagement personnel à évoluer vers une meilleure version de soi-même, durable dans le temps. Pour beaucoup, la santé est une priorité, et il faut se rappeler qu’elle englobe naturellement l’équilibre et le bien-être psycho-émotionnel (selon la définition de l’OMS).

  • “Je n’ai pas le temps.”

La question du temps est très liée à celle de l’argent car la base est la même: il s’agit de la notion de priorité. Il est bon de s’interroger : quelle est ma priorité actuellement ? 

Moyen possible de s’en extraire : outre le fait que les investissements en temps présentiel peuvent être aménagés selon les besoins, si la résistance persiste, c’est que la décision d’agir n’est peut-être pas encore clairement prise. Il peut alors être intéressant de se donner le temps d’y réfléchir sans pression ni injonction.

Evoluer, changer, se transformer…tout ceci nécessite un pas en avant vers l’inconnu hors de toute prévision sur le déroulement du processus. Cela passe par une forme de volonté consciente qui va venir dépasser les résistances inconscientes qui voudraient nous maintenir dans notre état connu. C’est là que le regard inconditionnellement positif et bienveillant du.de la thérapeute peut aider à sauter le pas et à s’engager avec confiance sur un chemin de développement de Soi, vers l’Harmonie intérieure.

La gratitude comme source de mieux-être

Au quotidien, et particulièrement dans cette période mouvementée et confrontante, les moyens de garder le cap en conservant une forme d’harmonie et d’écologie intérieures sont nombreux mais parfois méconnus…Petit focus sur la gratitude.

La gratitude est le sentiment de reconnaissance éprouvé à la suite d’un service rendu ou en réponse à un bienfait reçu. A l’inverse de l’endettement où l’on se sent redevable de la personne qui nous a apporté son aide par exemple, la gratitude est détachée de toute forme de remboursement. Elle se vit sans contrepartie attendue

La gratitude est très présente dans la plupart des religions et est considérée comme une vertu humaine importante, contribuant au sentiment religieux universel.

Classée dans les sentiments dits positifs, elle a été assez peu étudiée par les sciences psychologiques avant les années 2000. Depuis quelque temps cependant, elle trouve sa place au sein d’études de grande envergure visant à analyser les composants contribuant au bien-être.

Quels sont les effets de la gratitude ?

Selon les études menées sur de larges groupes d’individus, il apparaît que le fait de ressentir et d’exprimer de la gratitude est corrélé à un bien-être subjectif plus important. Celui-ci se manifeste par moins de sentiments de déprime, moins de stress, une satisfaction plus importante concernant la vie et les relations sociales. D’autres éléments tels qu’une meilleure confiance en soi et en son évolution personnelle, ainsi qu’un sentiment accru de contrôle de sa vie et des objectifs de celle-ci apparaissent également. Les gens éprouvant de la gratitude auraient plus tendance à demander de l’aide en cas de besoin, à faire face aux difficultés et agir pour y remédier plutôt que de les nier, de se blâmer soi-même ou les autres. Ce sentiment positif, activé au coucher permettrait un meilleur sommeil et au lever, il permettrait d’orienter la journée vers plus de positivité.

Comment faire entrer la gratitude dans sa vie ?

Quand tout va bien, il est aisé de trouver de bonnes raisons concrètes d’être reconnaissant mais quand ça va moins bien, il est alors beaucoup plus difficile de faire appel à ce sentiment positif.

On pourrait alors imaginer deux types de gratitudes : celle qui naît d’une situation extérieure, et celle qui vient de notre intériorité. Une augmentation, un anniversaire, un séjour hors de chez soi,  sont par exemple des raisons d’être reconnaissants. Elles sont concrètes, facilement identifiables mais passagères et conditionnées par d’autres facteurs indépendants de notre volonté. Toutefois, elles peuvent servir de base pour nourrir ce sentiment de gratitude au quotidien.

La gratitude qui vient de soi est moins accessible de prime abord, mais elle est potentiellement toujours disponible puisque indépendante du contexte extérieur. Elle naît de la reconnaissance que l’on a pour soi-même, pour une action réalisée, pour un comportement ou une attitude que l’on a eu, ou tout simplement pour un élément en particulier dans notre vie. Et c’est un cercle vertueux, car plus on est reconnaissant, plus les raisons de l’être se multiplient.

En pratique

Comme la pensée positive, la gratitude peut grandement influer sur la façon dont on vit une journée. Il peut alors être intéressant de la pratiquer le matin, avant de quitter son domicile ou de commencer ses activités. 

Commencer par prendre une grande inspiration par le nez, puis expirer par la bouche. Ensuite, mentalement ou à haute voix, énoncer : “je me remercie pour…” ou bien “je remercie pour…”

Ce peut être : je me remercie pour cette bonne nuit de sommeil, pour ce délicieux café, pour cette douche bien chaude ou pour me donner ce petit temps de retour à moi-même…

Trouver 3 gratitudes matinales, même si elles semblent minimes, permet réellement d’orienter sa journée de façon positive.

Clore la journée en éprouvant de la reconnaissance pour ce qui y a été vécu est également un excellent moyen d’entrer dans le sommeil de façon plus apaisée et de donner de la valeur au temps qui s’est écoulé durant ces heures-là.

Le soir, les gratitudes peuvent être extérieures ou intérieures. Elles peuvent être en réponse à des événements particuliers ou à soi-même.

Une fois allongé, fermer les yeux et prendre une grande inspiration par le nez, en douceur. Puis expirer longuement par la bouche. A haute voix ou mentalement, énoncer “je remercie cette journée pour…” ou bien “aujourd’hui, je me remercie pour…”

Ce peut être : je remercie cette journée pour le soleil qui m’a fait du bien, pour le délicieux déjeuner que je me suis offert, pour les moments de convivialité avec mes collègues, pour le rire de mon enfant…ou encore je me remercie d’être ponctuelle dans mes rendez-vous, d’être souriante avec les gens que je croise, d’être motivée pour continuer telle ou telle activité, d’avoir réussi à terminer et rendre ce dossier en temps et en heure, d’avoir communiqué sur un point de conflit avant qu’il ne s’envenime…

Les raisons ne manquent pas. Mais parfois, quand la journée a vraiment été difficile, il peut être moins évident de trouver du positif. Alors, se rappeler que l’on est vivant et que tout finit par passer peut aider à se reconnecter à la gratitude. Se donner le droit de ne pas en ressentir chaque jour est également juste. L’important est d’être à l’écoute de soi-même.

La gratitude ne demande rien, si ce n’est de lui accorder de l’attention et de lui faire une petite place dans nos cœurs et nos esprits. Une fois installée, elle se diffuse dans le corps et infuse doucement pour un mieux-être global, pour soi, mais aussi pour l’entourage qui peut alors bénéficier des effets indirects de celle-ci. Un bon moyen de se relier à soi et aux autres...

Les Mandalas

Historique

Mandala signifie « cercle » en Sanskrit, et plus exactement « cercle sacré ». A l’origine, ce terme désigne des aires rituelles hindoues utilisées pour invoquer les divinités. Il représente ainsi l’évolution et l’involution de l’Univers par rapport à un point central.

Dans le bouddhisme, les mandalas sont des œuvres artistiques réalisées avec du sable coloré ou de la peinture et ils servent de support de méditation. Ils revêtent souvent le caractère de quelque chose de temporaire, d’éphémère, alors même que leur réalisation est complexe et minutieuse.

Les mandalas se retrouvent dans bon nombre de cultures différentes : bouddhiste, amérindienne, catholique… en réalité, ils sont universels. Au-delà de l’architecture, de l’art et des traditions religieuses, les mandalas sont présents de nombreux éléments de la Nature dans le monde minéral, végétal, animal au niveau macro et microscopique.

D’un point de vue structurel, le mandala tient compte de l’harmonie présente dans le monde: la rotation, les cycles, la verticalité, l’horizontalité, organisés autour d’un centre.

Application moderne

Au XX ème siècle, Carl Gustav Jung, disciple de Freud se penche sur le mandala en tant qu’outil thérapeutique. Selon lui, il constitue l’expression des symboles archétypaux d’une culture mais aussi par extension de notre inconscient, au même titre que les rêves ou les lapsus. Il est donc un outil thérapeutique de choix afin de travailler sur les messages cachés que notre inconscient exprime lors de la création. 

Ainsi, le mandala, géométriquement construit autour d’un centre, amène le sujet à trouver lui-même son centre, à se rassembler autour de sa psyché pour la laisser s’exprimer à travers cet acte créatif libre. Le premier bénéfice positif est le calme et la sérénité qu’il apporte, par le biais de ce centrage. Puis l’esprit se retrouve focalisé sur cet acte créatif et le mental se calme, laissant la voie libre à l’expression des messages inconscients.

Le mandala exprime un état d’être à un moment précis et nous invite à prendre connaissance, par la symbolique qui y est exprimé, de nos questionnements actuels, des forces inconscientes qui souhaitent s’exprimer. Par l’analyse des formes, mouvements et couleurs, en se fiant également à la compétence intuition, il est possible de décrypter ces messages. Lorsque ceux-ci touchent juste, une sensation d’évidence se fait dans le corps, et l’on est alors au contact d’une communication de soi à soi qui peut amener à des transformations de l’Etre.